Lorsque j’ai arrêté le Formule 18, j’ai demandé à mon frère
Antoine s’il avait dans sa gamme un bateau aussi plaisant, quasi aussi rapide,
mais moins physique et sur lequel,
cerise sur le gâteau, je pourrai naviguer avec mon épouse sans la dégouter.
Antoine m’a soumis un projet quelques mois plus tard lorsqu’il a commercialisé son Tricat 25.
Pas mal de boulot d’assemblage plus tard et le Tricat 22 XM
était né et bien né.
Avec un bateau facilement transportable qui se déhale bien
dans le petit temps, l’idée d’aller courir le mythique bol d’Or sur le Léman
s’est vite imposée et c’est en famille que nous avons fait le déplacement, ces
dames visitant Genève et Lausanne pendant que les hommes Antoine, son jeune
fils Swann et moi-même régaterions.
Une douzaine d’heures de trajet, une mise à l’eau expresse
au port du Versoix, une traversée vers Genève dans le tout petit temps et nous voilà
dans l’ambiance à la fois cool et festive du bol d’or.
Confirmation des inscriptions, collage des numéros de course
et briefing météo qui nous promet, une fois n’est pas coutume, une édition sous
un régime de BISE soutenue, ce qui, en bons bretons, ne nous déplairait pas.
Samedi matin, 8h, arrivée sur le port de la
« nautique » et la bise est bien au Rendez-vous.
9H, nous quittons la bouée et nous frayons un passage parmi
les monocoques pour rejoindre la ligne des multicoques ou nous nous trouvons
bien petits à côté des Décisions 35, GK 32 et autres Ventilo M2.
10H, le départ est compliqué et nous peinons à retrouver du
vent frais après que les gros multi se soient élancés. Le fort clapot soulevé
par le vent et amplifié par les multiples bateau ne nous facilite pas la tâche
et nous sommes rapidement repris par les monocoques qui partent 300m dernière
nous.
Apres quelques virements, nous trouvons enfin du vent moins
perturbés et nous débutons un long bord de près vers Le BOUVERET.
Dans un vent très variable en force (7 à 17N) et dans un
clapot court, nous bataillons un temps avec les premiers Toucans, Grand
Surprise et Esse 8,50 que nous laissons bientôt dans le sillage.
A l’approche d’Evian, nous rattrapons et dépassons le Esse
9.50
Contrebord vers la Suisse car nous souhaitons arriver au
BOUVERET par la gauche car nous pensons qu’il y aura plus de vent. Nous
croisons les décisions 35 et Ventilo M2 qui reviennent du Bouveter , tous côté
Suisse, ce qui nous confirme la justesse de notre option.
Renvoi Bâbord Amures sous Lausanne et début du près débridé
vers le Bouveret. Nous voyons grossir puis s’éloigner derrière un first 40 puis
un luthi 10 et nous nous disons que nous ne devons pas être mal au classement
scratch. Nous passons la barge du Bouveret à 15h56 et repartons vers la
nautique en tirant 2 3 petits bords pour nous recaler vers la Suisse où il y a
plus de vent.
Dernier virement Tribord amures et nous débutons un Reaching
d’Anthologie, coque centrale au ras de l’eau, pointes à 18/19N sous GV et
Solent. L’écart de vitesse avec les grands monos Luthi 10 et autres Psaros 33
est phénoménal et nous passons sous leur vent en surveillant le flotteur sous
le vent qui fume au travers du Clapot. Envoi du Genaker par le travers de
Lausanne et la cavalcade continue de plus belle : 18-19-20N, record à
20.4N. Loin derriere nous voyons les grands asymétriques des Luthi et Psaros
qui montent à leur tour.
Yvoire est par le travers et il est temps d’entamer la
descente vent arrière sauf qu’un multi ne fait jamais de vent arrière et
continue à tirer des bords. Les Luthi et Psaros se rapprochent et finissent par
nous doubler à moins de deux milles de l’arrivée. Beau spectacles de ces luges
qui planent à 20N.
19H09, arrivée après 9h09 de course très plaisante en toute
sécurité avec un classement scratch de 35° sur 520 bateaux départ, 419 à
l’arrivée. L’équipage est heureux, le bateau aussi puisqu’il a parfaitement
rempli sa mission sans le moindre petit souci.
Dimanche matin, grutage et repliage du bateau et retour en
Bretagne avec des images de reaching magique et de bateaux de lac délirants
plein les yeux.
L’ambiance et le vent nous ont plu. Nous reviendrons pour
l’ambiance car il n’est probable que la bise ne soit pas aux prochains rendez-vous
lémanique.
Luc HOUDET, propriétaire de Tri Terra pi, Tricat 22XM
Ca donne envie d être sur l eau douce :)
RépondreSupprimer